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Concentration du marché de la traduction française… et dans le monde ?

On assiste depuis environ 2 ans à de multiples bouleversements du marché de la traduction
français comme aucun autre marché de traduction ailleurs dans le monde.
Tandis que d’aucuns s’accordent à dire que l’IA (entendez, « Intelligence artificielle ») va peu à peu
remplacer, totalement ou partiellement, l’homme dans de nombreux métiers,
on est en droit de se demander quelles répercussions cela peut avoir dans notre secteur,
alors même qu’en parallèle, le marché français ne s’est jamais autant resserré.

Y-a-t-il une corrélation ? Une relation cause-conséquence ? 

La traduction automatique (ou TA) progresse, et même vite, plus vite que
les logiciels de TAO (traduction assistée par ordinateur) il y a 15 ans.
Elle va révolutionner notre secteur. Et si il faudra s’adapter aux nouveautés qu’elle
apportera, il n’en demeure pas moins que la « biotraduction » (traduction humaine)
n’a pas dit son dernier mot. 

Pour mieux le comprendre, je vous propose un petit tour d’horizon du marché actuel.

Croissance mondiale des services linguistiques

Common Sense Advisory (CSA) est une société indépendante qui réalise des études de marché.
Depuis une quinzaine d’années, elle publie notamment tous les ans un rapport sur le marché mondial des services linguistiques. Selon sa dernière étude de 2018, le marché des services linguistiques est en plein boom, avec une croissance mondiale d’environ 4,7 % !
Avec l’avènement de la mondialisation, toutes les entreprises ont en effet accès à tous les marchés du monde. Et elles ont ainsi besoin de faire localiser leurs produits, et besoin de traductions. D’après CSA, le marché des services linguistiques représentait 46,5 milliards de dollars en 2018 et devrait atteindre les 56 milliards d’ici à 2021. L’Europe domine toujours ce marché avec près de 53 % de parts de marché. Suivent l’Amérique du Nord (35 %) et l’Asie (10 %). Mais c’est la région Asie-Pacifique qui progresse le mieux avec une croissance de près de 14 %. 

En France, un marché fragmenté… et une forte concentration !

Et la France dans tout ça ?

CSA note dans son rapport une croissance de 1 % pour le marché français en 2018, donc à un rythme plus lent que le reste du marché. Mais tout de même en progression.

Il est toujours difficile d’avancer des chiffres lorsque l’on parle du marché français de la traduction. 

Car il n’a jamais vraiment existé d’étude précise en la matière. On estime qu’il existe environ 5 000 à 6 000 traducteurs indépendants et 400 à 500 sociétés en France. Or, le marché est très éclaté et de plus en plus concentré entre les mains de quelques gros acteurs d’un côté, et une myriade de petits acteurs de l’autre. 

En effet, le marché français a subi une profonde révolution en l’espace de 2 ans ! Lors de la conférence CNET de juin dernier, Konstantin Dranch (de la société Nimdzi, autre spécialiste des études de marché des services linguistiques) nous a ainsi révélé ce que nous pressentions tous en observant les mouvements du marché, à savoir que celui-ci s’était hyper concentré, avec 8 des leaders du Top 20 du marché français de 2017 ayant été rachetés… par un autre leader de ce top 20 plus gros qu’eux ! Ainsi, 8 grosses entreprises ont disparu pour renforcer d’autres déjà bien pourvues. 

Conclusion ? Les entreprises de taille moyenne (entre 5 et 20 millions d’euros de chiffre d’affaires (CA) ont disparu de notre secteur, creusant un fossé énorme entre d’une part les gros (qui sont devenus encore plus gros !) et les autres, les petits (CA inférieur à 5 millions d’euros).

Avec l’avènement de ces mastodontes des services linguistiques, le marché se resserre et l’on peut se poser la question d’une baisse éventuelle des tarifs, d’une concentration du marché entre les mains de quelques uns seulement, ainsi que d’une dépendance plus accrue des traducteurs indépendants envers les agences de traduction. Toutefois, ce resserrement du marché est peut-être une chance pour les petites entreprises qui, si elles font preuve de dynamisme, devraient pouvoir récupérer une part du gâteau ! 

Mais attention : le marché français est très fragmenté. Car en dehors d’une dizaine d’entreprises qui réalisent des CA importants et comptent souvent plus de 50 salariés, toutes les autres affichent un CA inférieur à 1 million d’euros HT. Et bien plus encore sont en-dessous des 500 000 euros. 

Il y a donc pléthore de petites structures. L’enquête de CSA en 2018 mettait d’ailleurs en avant qu’au niveau mondial, la majorité des entreprises du secteur (59 %) comptaient entre 2 et 5 employés. 

Sans oublier les milliers de traducteurs freelance qui ont, eux aussi, l’opportunité de proposer directement leurs services aux clients directs.

Une foultitude de services

Soyons clairs : la traduction ne représente plus la majeure partie du CA des entreprises de notre secteur.
Là encore, il est difficile d’être précis, mais il est plus commun de parler à présent de LSP ou (« language service provider »), autrement dit, de société de services linguistiques. On peut d’ailleurs distinguer 3 catégories d’entreprises. Celles qui proposent uniquement un service linguistique (traduction, voire localisation).
Celles liées à l’offre technologique (logiciels de TA, de TAO, transcriptions, location de cabines d’interprétation, compte-rendus d’AG, etc). Et enfin celles qui ne proposent aucun des deux services mentionnés ci-avant, mais qui offrent du conseil et de la formation dans notre domaine.

Et côté langues ?

L’anglais reste la langue des affaires la plus communément utilisée par la population mondiale. Et le français, le russe, l’allemand et le mandarin sont les autres langues qui continuent à tirer leur épingle du jeu. 

Mais cela sera-t-il encore le cas dans 10, 20 ou 30 ans ? Rien n’est moins sûr. 

En Europe, l’allemand continue à être la langue la plus parlée (avec 130 millions de personnes) et devrait conserver son avance car c’est la langue de la 1ère puissance européenne… et le partenaire privilégié de nombreux pays émergents comme la Chine, l’Inde ou le Brésil. Ce qui explique que l’allemand fasse partie des langues les plus utilisées sur internet et occupait la 3ème place en 2015.

Et n’oublions pas l’espagnol ! Aux USA, 1ère puissance mondiale, l’espagnol est la deuxième langue la plus parlée, et ce chiffre devrait doubler d’ici 2050, pour concerner environ 133 millions d’américains !

Comme on le voit, les langues, les plus parlées aujourd’hui, ne devraient plus être les mêmes demain. 

Avec la mondialisation, les entreprises ont accès à tous les marchés du monde. Or, il est prouvé que pour pénétrer un marché, il est, par exemple, primordial que le site web et de les produits et services d’une entreprise soient traduits dans la langue du pays qu’elle cible. En effet, l’utilisateur final gagnera une meilleure expérience et passera ainsi plus facilement à l’acte d’achat s’il dispose des informations dans sa langue maternelle. 

Dans un monde où l’on accède à tout, partout, et où les entreprises se doivent d’être proches de leurs clients, maîtriser parfaitement la langue de vos cibles revêt donc une importance primordiale pour se différencier, s’adapter, et se développer dans les pays où vous êtes présents, ou conquérir des marchés encore inexplorés. 

Et pour bénéficier de cet avantage concurrentiel… qui d’autre de mieux qu’un vrai « biotraducteur » !

La technologie de la traduction automatique et des mémoires de traduction va certes gagner du terrain par rapport à la traduction humaine. Mais le traducteur humain qui produit des traductions spécialisées et de qualité devrait encore avoir de beaux jours devant lui !

Vous souhaitez rencontrer nos « biotraducteurs », contactez-nous !