Le coefficient de foisonnement
Avez-vous déjà entendu parler du coefficient de foisonnement en traduction ? C’est lui qui est
responsable des problèmes de mise en page qui interviennent à l’issue du travail de traduction,
et qui donne parfois des sueurs aux traducteurs/chefs de projets qui doivent les résoudre,
ainsi qu’aux clients qui voient parfois le délai et la facture s’allonger.
Laissez-nous vous le présenter en détail.
Il est un fait, qui peut sembler évident mais qu’on sous-estime trop souvent, qu’un texte traduit
ne comporte jamais le même nombre de mots ou de caractères que le texte d’origine.
Certaines langues et certains domaines sont plus foisonnants que d’autres.
Il est très difficile de donner des chiffres précis, car la liste de paramètres à prendre en compte au cas par cas est interminable, mais il est généralement admis que :
Une traduction de l’anglais vers le français comportera environ 20 % de mots de plus à l’arrivée. Si l’allemand est la langue de départ, le français comptera approximativement 35 % de mots supplémentaires. À l’inverse, une traduction du français vers l’anglais fera réduire le nombre total de mots de -10 %, etc.
Ennemi de la mise en page
Si ce coefficient a des conséquences directes sur le temps de travail d’un traducteur (et particulièrement d’un relecteur), il en a aussi pour le client qui souhaite obtenir un document traduit à la mise en page identique, ou tout du moins conforme à son document d’origine.
Pour un texte classique présenté sur une page blanche, les dégâts sont limités : le document comptera quelques pages de plus ou de moins par rapport à l’original, rien qui n’empêche sa lecture.
Mais pensez à vos présentations PowerPoint, saupoudrées de zones de texte réglées au millimètre près en fonction de la place que prend le texte, ou encore à vos publications dans InDesign qui doivent impérativement rentrer dans l’espace prévu sur la brochure/le rapport/le magazine. Ici, chaque caractère compte.
Dans ce cas, hormis d’imposer au traducteur de ne pas dépasser le nombre de caractères du texte source (ce qui implique une réflexion poussée : de quelle unité faut-il respecter le nombre de caractères ? La zone de texte ? La phrase ? La ligne ?), et donc de s’attendre à ce que le respect de cette contrainte écrasante prenne le pas sur la qualité de la traduction, il est difficile d’éviter une implosion de la mise en page.
Au bout du compte
N’y voyez pas là de la mauvaise volonté, le foisonnement est une conséquence naturelle de la traduction. Si vous aviez un traducteur à vos côtés au quotidien, il vous rappellerait de tenir compte de ce paramètre dès les premiers mots que vous saisissez sur votre présentation PowerPoint : « n’oublie pas de garder une mise en page flexible en vue de la traduction ! ». Mais il n’y a pas de traducteur dans votre bureau, et à vrai dire, vous ne saviez peut-être même pas qu’il allait falloir prévoir une traduction au moment de la rédaction. Ou bien on vous a simplement confié un PDF scanné par une machine qui aurait sa place dans un musée et vous n’avez rien pu faire avant de le transférer à votre agence de traduction favorite.
Étant donné qu’il est impossible de mesurer l’ampleur précise des dégâts avant que la traduction ne soit faite, il faudra réagir en fin de chaîne. Néanmoins, une chose est sûre, moins la mise en page de départ est flexible, plus le travail de correction de mise en page de la traduction est long.
Par ailleurs, un traducteur n’a pas besoin d’une licence InDesign pour traduire des documents de ce format, car ses outils de traduction sont compatibles et lui permettent de recueillir seulement le texte. Cette licence est en revanche nécessaire pour intervenir sur la mise en page. C’est donc du temps et des ressources qu’il faut engager pour rectifier le tir, et cela entraîne des coûts.
Un client averti en vaut mieux que deux surpris
Nous ne saurions que trop vous recommander d’anticiper cet aspect de votre commande de traduction. Dès le départ, précisez bien à votre interlocuteur quelle importance vous accordez à la mise en page pour votre projet. Dans le cas où ce serait fondamental, demandez une estimation des coûts qui pourraient être engendrés, et n’hésitez pas à rentrer dans le détail ! Cela vous évitera de mauvaises surprises en fin de projet.
Chez Over The Word, nous utilisons nos ressources internes au maximum pour remédier à cet inconvénient de la manière la moins coûteuse possible. Il nous manque parfois le temps ou les moyens nécessaires, et nous avons alors recours à des professionnels de la PAO pour nous aider et vous fournir un travail irréprochable.