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Traduction financière : étude de cas d’un prospectus financier

Etude de cas faite par l'agence de traduction Over The Word à Lyon pour la traduction de prospectus financier

Les prospectus financiers en contexte

Aujourd’hui, nous allons entrer dans le quotidien de traducteurs professionnels dont certaines tâches sont sans doute assez différentes de votre représentation de la traduction de documents.

Connaissez-vous les prospectus, ces documents financiers incontournables en traduction financière ? L’Autorité des marchés financiers le définit comme un « Document établi par une société lors de son introduction en bourse, d’une augmentation de capital, etc. […] Il contient des informations concernant la société et l’opération financière. » Il s’agit en général de textes très volumineux qui sont régulièrement mis à jour, car la réglementation impose que tout changement qui concerne la société ou ses opérations soit indiqué dans ce document.

La mise à jour, un service de traduction particulier

C’est précisément de ces mises à jour que nous souhaitons vous parler aujourd’hui. Un prospectus a une durée de vie relativement longue, et en principe, il ne fait l’objet d’une traduction intégrale qu’une seule fois, au tout début. Puis, la société qui publie le prospectus est rapidement amenée à y apporter des modifications pour se conformer à la réglementation. Et bien sûr, il convient de faire traduire ces modifications dans la langue cible de la traduction initiale.

Pour des questions évidentes de coûts (ainsi que parfois, de délais), on préfèrera ne traduire que les parties nouvelles, souvent éparpillées dans l’intégralité du document. L’objectif est de pouvoir réutiliser la traduction de la dernière version en date du prospectus et d’y insérer les parties mises à jour. Aussi simple que cela puisse paraître, cela demande un certain travail de préparation et d’organisation en amont, et cela vient considérablement modifier la manière de travailler du traducteur.

Voyons cela dans le détail.

Préparation technique

Première étape : repérer les parties nouvelles noyées dans le texte d’origine. Si le client ne le fait pas lui-même, l’agence de traduction devra comparer l’ancienne version et la nouvelle grâce à un logiciel qui permet de mettre en valeur les différences entre les deux documents. Cela n’est possible qu’avec des formats où le texte est éditable (donc exit les .pdf, .idml et autres). Avec un outil de traduction (un logiciel de TAO), la mémoire de traduction dédiée à la version précédente du prospectus suffit à retrouver automatiquement les parties traduites inchangées, et à les insérer, et à indiquer les parties nouvelles ou différentes (fuzzy matches) sur lesquelles le traducteur doit intervenir.

Disons-le tout de suite, il est préférable pour le client de faire appel au même prestataire de traduction à chaque mise à jour du prospectus pour des raisons évidentes d’harmonisation et de gestion des ressources.

Cruciale harmonisation

Dans le cas de la mise à jour de prospectus, les changements sont de nature assez variée. Par exemple, pour l’ajout d’un compartiment à un fonds d’investissement, ce sont plusieurs pages consécutives qui peuvent être ajoutées. On pourrait presque les traduire comme un document isolé mais attention ! La principale difficulté réside dans l’harmonisation de la terminologie et des formulations entre les parties nouvelles et les parties existantes. En effet, il convient d’identifier scrupuleusement les choix de traduction réalisés auparavant pour ne pas s’en éloigner, et fournir ainsi un document final homogène. Par exemple dans les traductions de l’anglais vers le français, d’un prospectus à l’autre, le terme « fund » pourra être traduit par « fonds », « compartiment » voire « portefeuille ». De même pour « share class » qui peut devenir « classe d’actions », « catégorie d’actions », « classe de parts » ou « catégorie de parts », etc. Toutes ces traductions sont correctes dans l’absolu, et c’est le contexte de la version ultérieure qui déterminera laquelle sera juste dans un cas donné.

Souvent, les prospectus possèdent ce qu’on appelle des répétitions internes, c’est-à-dire des parties identiques disséminées à différents endroits du texte. Grâce aux mémoires de traduction, celles-ci seront automatiquement identifiées et on évite ainsi que des propositions de traduction différentes soient insérées dans les passages de mise à jour.

Cette rigueur est indispensable pour éviter que le prospectus ne devienne un vrai bouillon de culture après une dizaine de mises à jour, ce qui peut notamment poser des problèmes de conformité réglementaire si les termes définis au début du document sont mal repris dans le corps du texte.

Traduction attentive

Les modifications de mises à jour sont parfois minimes, comme un pluriel qui devient un singulier, une date ou un chiffre dans un tableau qui change, un indice de référence remplacé par un autre (combien de temps vous faut-il pour trouver toutes les différences entre : Scientific Beta Developed Europe Multi-Beta Multi-Strategy Equal Weight Index et Scientific Beta Extended Europe Multi-Beta Multi-Strategy Equal Risk Contribution Index ?). Mieux vaut ne pas être à court de café pour n’en manquer aucune sur un document pouvant faire plusieurs centaines de pages ! La phase de relecture est donc cruciale pour garantir qu’aucun détail n’a été omis.

Le choix d’un spécialiste

En résumé, la mise à jour de traductions de prospectus est une mission délicate qui demande davantage de rigueur et de précision que de créativité au traducteur, ainsi que de bien connaître les enjeux d’un tel document pour le client pour faire les bons choix de traduction. Une préparation appliquée de ce type de projet est également le gage d’un gain de temps et d’argent pour le client à qui nous conseillons de se tourner exclusivement vers des spécialistes de la traduction financière pour toutes les raisons que nous venons de citer.